Tout savoir sur le Scantrad

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Les fans de la culture nippone sont nombreux dans le monde. Les otakus sont les membres de la communauté passionnée par tout ce qui a trait au Japon, et ce sans la connotation péjorative d’origine de ce terme, qui désignait auparavant les personnes qui aimaient s’isoler socialement. Un otaku est fan de la japanimation, qui inclue : les mangas, les animés ou encore les jeux vidéo issus de la culture japonaise. Le manga est une bande dessinée japonaise, très populaire mondialement et la France en est le deuxième pays consommateur, juste après le Japon. Cet engouement se traduit par le concept de scantrad, qui s’est largement démocratisé. 

Le Scantrad, qu’est-ce que c’est ?

Définition

Le terme « scantrad » provient de la combinaison entre « scan » et « traduction ». On peut également parler de scanslation ou de mangascan. Il désigne un manga qui a été traduit en langue occidentale puis numérisé et enfin partagé gratuitement sur le web. Réalisé par des fans, il permet aux afficionados qui ne parlent ni lisent la langue japonaise de pouvoir lire leurs mangas préférés ( Naruto Shippuden, Dragon Ball, Siant Seiya, Attaque des Titans, Hunter X Hunter, Fruits Basket ou encore Nicky Larson City Hunter, Yu-Gi-Oh…) qui n’ont pas été officiellement traduits et commercialisés en Occident. Le scantrad peut également concerner les bandes dessinées coréennes.

 

Impact sur le marché 

  • Un des avantages du scantrad est de faire connaître la bande dessinée originale au monde. D’ailleurs, une fois la version occidentale officielle relâchée, la majorité des fans l’achètent encore même s’ils ont déjà lus les scans. 
  • A contrario, les scantrads risquent de dénaturer l’œuvre d’origine, particulièrement si la personne qui traduit n’a pas une bonne maîtrise de la langue japonaise. 
  • Enfin, plusieurs auteurs se plaignent du fait que parfois, un manga qui est populaire en version numérique ne l’est pas en version papier. 

 

Comment contribuer au scantrad ? 

Être fournisseur de données

Pour pouvoir traduire un manga ou un webtoon, il faut préalablement se l’acheter. Il faut par conséquent avoir les moyens financiers et logistiques de se procurer le manga dans son pays d’origine. Ce dernier doit être dans un état acceptable car le livre sera démonté pour le processus de scan. 

 

Être nettoyeur

Il devra supprimer tout texte qui n’est pas essentiel au manga. Il se peut aussi qu’il doive redessiner certaines images, les mettre à niveau et les recadrer. Le nettoyeur peut être dessinateur donc et posséder quelques compétences artistiques et restaurer au mieux les images et les vides.

 

Le traducteur

Indispensable au processus, le traducteur doit avoir des connaissances approfondies en japonais, chinois ou coréen. Il n’est pas facile de maîtriser ces langues, encore moins d’en reconnaître les caractères alphabétiques. Pour un scantrad de qualité, c’est essentiel. 

 

Le typographe

C’est celui qui va transposer le script du traducteur sur les scans. 

 

L’éditeur

Il va vérifier les pages du manga et doit lui aussi avoir des notions solides en langues pour repérer les éventuelles erreurs de traduction ou de mise en forme. Il collabore avec le contrôleur de qualité et le correcteur pour rendre un ouvrage lisible et en parfait état avant de publier et partager les scans. 

 

Le scantrad est-il utilisé seulement pour les mangas ? 

Si le scantrad concerne surtout les mangas japonais, les auteurs chinois et coréens se plaignent également d’être victimes de cette pratique. On désigne la bande dessinée Chinoise comme le manhua et celle de la Corée de Sud est le manhwa. Moins populaires que les mangas, ils souffrent néanmoins du problème. 

 

Le scantrad est-il du piratage ?

La violation du droit de la propriété intellectuelle

Les scanlations sont téléchargeables gratuitement. Par conséquent, l’auteur ne sera pas rémunéré pour son oeuvre. Il s’agit donc de piratage intellectuel et il a des conséquences lourdes sur le marché des mangas et occasionne des pertes pour les ayants-droit.

 

Un secteur en crise 

En 2020, le marché du manga est impacté plus lourdement au Japon qu’en Europe. Les sites illégaux de scans ont causé environ 1,56 milliards de pertes aux mangakas qui demandent une prise de conscience venant du lectorat. Certains d’entre eux sont même plus radicaux dans leurs décisions : si les fans continuent à produire et à lire des scans, ils vont arrêter d’écrire et de concevoir des mangas, laissant les lecteurs sur leur faim et une intrigue non achevée. 

 

Des solutions ? 

  • Le gouvernement japonais a pris des mesures pour recenser et stopper les sites illégaux.
  • En France, les services de paiement en ligne tels que PayPal et Visa sont encouragés à couper leur collaboration avec les sites illégaux. 
  • Concernant les maisons d’édition, les éditeurs et les auteurs, relâcher le plus rapidement une version traduite et officielle pourrait apaiser les fans. 
  • Le simultrad: contre une petite somme à payer, on peut lire un chapitre le jour même de sa sortie, avec une traduction officielle. L’inconvénient est qu’il y a plus de travail pour les traducteurs. 
  • Des abonnements qui permettent aux lecteurs de lire les derniers chapitres de leurs séries préférées et de bénéficier de réductions lors de l’achat du tome en version papier et relié. 
  • La meilleure solution reste la prise de conscience des véritables fans. Ils doivent comprendre que le scan trad nuit à leur auteur préféré, peu importe la publicité que le mangaka en reçoit, et doivent être solidaires pour lutter contre cette pratique.