La suprématie du GAFAM peut-elle effrayer?

Sommaire

Le développement des sites web, des smartphones et des réseaux sociaux ont permis aux géants de la technologie de gagner en influence. Il s’agit des GAFAM. Ce sont de grandes multinationales qui dominent le monde. Découvrez comment elles exercent leur pouvoir grâce au Big Data.

 

Qu’est-ce que le GAFAM ?

 

L’acronyme GAFAM désigne les initiales des entreprises américaines les plus puissantes dans le domaine de la technologie. Il s’agit de Google, Apple, Facebook, Amazon et Microsoft. Ces start-ups, également appelées Big Five, sont très influentes dans leur domaine. A elles seules, elles génèrent une capitalisation boursière de 4,5 milliards de dollars.

Tout d’abord, Google, aujourd’hui devenu Alphabet, vit à 86 % de publicités. Il est considéré comme le plus grand moteur de recherche. Il possède une grande collection d’outils comme Maps ou YouTube et des systèmes d’exploitation tels que CHromeOS et Android.

Par ailleurs, on retrouve Apple, une entreprise spécialisée dans la vente d’appareils électroniques, à savoir : l’iPhone, l’iPad et l’iMac. Ces derniers fonctionnent avec leur propre système d’exploitation. Apple vit à 82 % de la vente de ses produits.

Quant à Facebook, récemment renommé Meta , il s’agit du réseau social le plus utilisé dans le monde. Cette entreprise vit à 98 % de la publicité. D’autre part, on distingue Amazon qui est un site qui commercialise toutes sortes de produits. Il vit à 82 % de la vente de ces derniers. Enfin, la société Microsoft propose un système d’exploitation Windows et des logiciels variés. Elle vit à 62 % de la vente de ceux-ci.

 

 

Le GAFAM peut-il évoluer en 2022 ?

 

De nouvelles tendances se dessinent à l’horizon de 2022, notamment à la suite de la crise sanitaire qui profite aux GAFAM. Il s’agit de :

 

La transition vers le Cloud

Le passage au télétravail a accéléré la transition vers le Cloud. En effet, le groupe Microsoft a enregistré une augmentation de 36 %, soit 20,7 milliards de dollars de revenus générés par les services cloud en une année. Par ailleurs, la plateforme de Cloud computing Azure, qui est le géant de l’internet, a enregistré une croissance de 50 %. Cela a permis d’accroître les ventes de 31 %, soit 17 milliards de dollars.

Grâce à la diversification du groupe, Microsoft a mis en place un service Cloud qui permet aux clients d’enregistrer leurs activités et les émissions de carbone et ainsi, mettre en œuvre des actions destinées à réduire ces émissions. Quant à Amazon, il propose un fournisseur de services informatiques sur le Cloud qui a généré une croissance de 39 % de son activité. Cela a permis de rapporter 4,88 milliards de dollars au groupe.

 

La relance des dépenses publicitaires

La crise sanitaire a engendré des impacts considérables sur le secteur publicitaire. En 2020, une baisse du marché de près de 28 % a été enregistrée, suivie d’une chute de 7 % des recettes liées à la publicité digitale. Pourtant, contrairement à ceux que l’on pense, les chiffres dévoilés par Méta et Alphabet se montrent positifs. Certes, ces entreprises ont subi les effets de la crise sanitaire, mais elles semblent aujourd’hui avoir s’en être remises. Les revenus du groupe Google ont augmenté de 43 % (plus de 53 milliards de dollars). Pour Facebook, les revenus publicitaires ont connu une hausse de 33 % (atteignant les 21 milliards de dollars).

 

La progression du e-commerce

Le secteur du e-commerce a fortement évolué à la suite du développement des ventes en ligne. Malgré la crise sanitaire, la fédération du e-commerce a réussi à maintenir un bilan positif avec une croissance annuelle de 8,5 % en 2020, contre 11,7 % en 2019. La progression est alors relative. Etant leader du e-commerce, Amazon a enregistré moins de bénéfices. En effet, il a été obligé de baisser les ventes de produits, car les consommateurs ont décidé de faire leurs achats dans les points de vente physiques.

 

Le poids du GAFAM en bourse

 

En 2020, les cinq plus grandes sociétés technologiques (Google, Apple, Facebook, Amazon et Microsoft) ont représenté 23 % de la capitalisation boursière totale des États-Unis et environ un tiers de l’indice S&P 500. La puissance de ces entreprises est immense et elle ne fait qu’augmenter. Selon des données publiées par Bloomberg, les GAFAM a cumulé un gain de marché boursier de près de 2 000 milliards de dollars entre le début de l’année et la fin du mois de mars 2021. Cela représente une hausse de 19 % pour ces cinq entreprises depuis le début de l’année, alors que le S&P 500 a augmenté de 11 % sur la même période.

 

 

Quelles solutions face à l’hégémonie des GAFAM ?

 

Pour réduire l’influence des GAFAM sur le marché, il existe plusieurs solutions.

 

Mesures anti-trust

L’adoption de mesures antitrust pour limiter la puissance économique et politique de ces entreprises. En contrôlant les pratiques commerciales abusives et en empêchant les entreprises technologiques d’acquérir des concurrents, on peut limiter leur pouvoir et leur influence sur le marché.

 

Limiter la collecte des données

La création de nouvelles lois qui auront un impact direct sur la manière dont ces entreprises sont autorisées à collecter et utiliser les données des consommateurs.

 

Promouvoir la concurrence

La promotion de la concurrence, en favorisant l’entrée sur le marché de nouvelles entreprises technologiques capables de rivaliser avec les GAFAM.

 

Surveiller l’utilisation de la technologie

Réglementer plus étroitement la manière dont ces entreprises exploitent leurs technologies et récoltent des données personnelles pour influencer l’opinion publique.

En mettant en place ces mesures, on peut espérer limiter le poids des GAFAM sur le marché et réduire l’influence qu’ils exercent.

 

GAFAM : un enjeu sociétal

 

Le poids du gafam sur le marché boursier a des conséquences sociales et politiques importantes. En raison de la puissance croissante des sociétés technologiques, il est plus difficile pour les Etats de réguler leurs activités. Les décisions prises par ces entreprises peuvent avoir un impact significatif sur les droits fondamentaux tels que :

  • la liberté d’expression ;
  • l’accès à l’information ;
  • le droit à la vie privée.

En outre, les GAFAM sont accusés d’écraser la concurrence et de profiter de leur position dominante pour maintenir une pression sur les salaires des employés et contourner les impôts.

 

Un empire bâti sur des centaines d’acquisitions

 

Les GAFAM sont parvenus à atteindre leur position de leader grâce à la stratégie d’acquisition des entreprises. Ces acquisitions ont permis aux GAFAM de se développer et de renforcer leur domination sur le marché en acquérant :

  • des technologies ;
  • des connaissances ;
  • des clients.

Bien que ces acquisitions aient bénéficié aux GAFAM, elles ont également contribué à l’homogénéisation du secteur technologique et à l’affaiblissement de la concurrence. En effet, cette pratique a limité l’entrée sur le marché de nouvelles entreprises qui auraient pu rivaliser avec les sociétés technologiques existantes.

 

 

Les dangers du GAFAM

 

Les GAFAM sont de plus en plus incontrôlables. En Europe, ces entreprises sont devenues très gourmandes en énergie. Elles investissent dans les parcs éoliens au nord de l’Europe pour des contrats d’énergie renouvelables. Pourtant, ces investissements risquent de perturber les réseaux.

 

La consommation énergétique des GAFAM

Les GAFAM consomment une quantité importante d’énergie en raison de leur modèle économique fondé sur l’exploitation des données. En effet, les serveurs de Google et d’Amazon doivent fonctionner continuellement, quel que soit le nombre de clients. Rien qu’en 2019, la consommation du groupe Google a été estimée à 12,4 térawattheures, soit la même consommation qu’un pays comme le Sri Lanka ou la Namibie.

Par ailleurs, cette consommation s’explique par la pluralité des Data Centers exploités dans les activités des GAFAM. En effet, chaque centre de données consomme en moyenne 100 MW. Or, ils se sont multipliés par 25 depuis 2010, rendant la facture énergétique plus importante. L’ensemble des Data Centers ont consommé environ 205 TW d’électricité en 2018.

 

La déstabilisation des réseaux électriques

Les GAFAM misent sur le potentiel ENR en Europe du Nord. Cette cannibalisation des ressources ENR risque d’impacter les réseaux électriques, notamment l’approvisionnement en électricité. L’opérateur EirGrid en Irlande met en garde une explosion de 50 % de la demande d’électricité due au Data Centers. D’ici à 2030, les GAFAM pourront représenter, à eux seuls, plus de 20 % de la demande d’électricité du pays.

 

D’autres équivalences avec GAFAM

 

NATU

Crée en 2015, l’acronyme NATU désigne les 4 entreprises américaines :

  • Netflix : fondée en 1997, elle est devenue la plus grande plateforme de streaming au monde, enregistrant une performance fulgurante en passant de 8,83 milliards de dollars en 2016 à 20,16 milliards de dollars en 2019.
  • Airbnb : fondée en 2007, c’est une entreprise spécialisée dans la location et la vente de logements. Comptant plus de 150 millions utilisateurs, son chiffre d’affaires a été multiplié par 5 entre 2015 et 2019, passant de 919 millions de dollars à 4,8 milliards de dollars. Quant à
  • Tesla : c’est le leader mondial de la construction de véhicules électriques, avec plus de 500 000 modèles vendus en 2020.
  • Uber : créée en 2007, il s’agit d’une application mobile VTC qui révolutionne le transport de personnes. Elle compte plus de 91 millions d’utilisateurs à travers le monde. L’entreprise a aussi lancé un service de livraison de repas « Uber Eats » en 2015. En 6 mois, le cumul des courses Uber a atteint les 2 milliards.

 

Les BATX ou FAANG rebattront-ils les cartes

La montée en puissance des BATX (Baidu, Alibaba, Tencent et Xiaomi) ou FAANG (Facebook, Amazon, Apple, Netflix et Google) au cours de ces dernières années a mis en lumière le potentiel qu’ont les entreprises technologiques à se développer et à rivaliser avec les GAFAM. Cependant, il est difficile de prédire si ces entreprises seront suffisamment concurrentielles pour contrer l’hégémonie du GAFAM sur le marché. Les investisseurs sont prudents et attendent de voir si ces entreprises réussiront à s’imposer sur le long terme.

 

Comment les GAFAM influencent le metaverse ?

 

Qu’est-ce que le metaverse ?

Le Metaverse est un espace virtuel qui combine des données en ligne et offre une expérience immersive dans le cyberespace. Il se compose :

  • de serveurs ;
  • de contenus 3D et de réalité virtuelle ou augmentée pour créer une plateforme interactive à travers laquelle les utilisateurs peuvent interagir avec des mondes virtuels.

 

Comment les GAFAM influencent-ils le metaverse ?

Les GAFAM sont en train de transformer le metaverse grâce à l’utilisation de technologies telles que :

  • la réalité augmentée ;
  • la réalité virtuelle ;
  • l’intelligence artificielle.

Ces technologies permettent aux GAFAM de créer des environnements virtuels plus réalistes pour les utilisateurs. Ils investissent également dans la recherche et le développement afin de créer des produits innovants qui amèneront leurs clients à adopter le metaverse. Par exemple, Apple a développé son propre kit de développement logiciel (SDK) pour la réalité augmentée appelé ARKit, qui permet aux développeurs de créer des applications enrichies par la réalité augmentée appelé ARKit, qui permet aux développeurs de créer des applications enrichies par la réalité augmentée. De plus, Google et Facebook investissent dans des entreprises de réalité virtuelle telles que Oculus Rift et Magic Leap pour créer des solutions novatrices qui amèneront les consommateurs à adopter le metaverse. Ces entreprises ont mis à profit leur puissance financière et technologique pour investir dans l’espace virtuel et s’assurer une place de leader. De plus, en acquérant des entreprises et en développant leur propre technologie, les GAFAM sont en mesure de créer un écosystème qui leur est favorable. Ainsi, pour assurer une plus grande diversité et une concurrence plus forte sur le marché du metaverse, il est essentiel que les pouvoirs publics réglementent l’utilisation de la technologie par ces entreprises.